FAQ

Pourquoi est-il utile de tester fonction sudorale ?

Les glandes exocrines qui sécrètent la sueur reçoivent un important approvisionnement en vaisseaux sanguins et sont innervées par les fibres nerveuses sympathiques C (système nerveux autonome). Ces fibres sont fines et longues et peuvent être affaiblies à un stade précoce de différentes maladies métaboliques. « La transpiration peut être le test le plus précis dans la détection d’une neuropathie périphérique des petites fibres » (voir les publications par Low et al. et Gibbons et al).
 

Qu'est-ce que EZSCAN mesure exactement ?

EZSCAN évalue les fonctions sudorales sur la paume des mains et sur la plante des pieds où la densité des glandes sudoripares est maximale. La méthode est basée sur une réaction électrochimique entre les ions chlorures de la sueur et les électrodes. Une tension DC ≤ 4 volts est appliquée, générant un courant relatif au flux d’ions chlorures fourni par les glandes et les canaux sudoripares. Une conductance électrochimique de la sueur (CES) est calculée pour les mains et les pieds, à partir du courant et de la tension générés.

De la même manière que dans l’épreuve d’effort en cardiologie pour laquelle l’exercice est utilisé comme un stimulus pour recueillir des informations impossibles à évaluer à l’état de repos, EZSCAN se base aussi sur un stimulus électrique des ions chlorures de la sueur pour recueillir des informations sur le dysfonctionnement de la sueur qui sont impossibles à diagnostiquer dans des conditions habituelles.

La couche cornée de la peau agissant comme un condensateur électrique lorsqu’une stimulation à basse tension est appliquée, elle permet uniquement le passage des ions chlorures jusqu’aux électrodes à la surface des mains et des pieds via le canal sudoripare, on est donc certain de cibler la glande sudoripare sous-jacente et ses innervations sympathiques.

Cette théorie sous-jacente a été confirmée dans une étude comparative effectuée sur des patients souffrant de mucoviscidose (qui possèdent une concentration de chlorure de sueur élevée) et des témoins (voir la publication par Hubert et al).
 

Êtes-vous sûr qu'il s'agit du diabète ?

La neuropathie des petites fibres a été associée avec plusieurs conditions médicales, y compris le dysmétabolisme glucidique (diabète ou prédiabète). Plusieurs études récentes ont révélé une prévalence élevée de tolérance réduite au glucose chez les patients présentant des neuropathies périphériques, avec un taux allant jusqu’à 42 % dans les cas considérés au départ comme étant idiopathiques, comparé à 14 % pour le grand public (voir l’article sur la neuropathie des petites fibres). De plus, les neuropathies périphériques ne sont pas toujours diagnostiquées. En fonction de la population et des méthodes de diagnostic, jusqu’à 90 % des patients souffrant de diabète ont des neuropathies périphériques confirmées.

Une autre étude a démontré que les patients souffrant de syndrome métabolique avaient deux fois plus de chances de présenter une neuropathie que les autres.
Il y a toutefois d’autres causes responsables des polyneuropathies : l’alcoolisme, la neurotoxicité provoquée par les médicaments employés dans le cadre de chimiothérapies. Dans tous ces cas, les neuropathies sont symétriques, par rapport aux mononeuropathies qui sont asymétriques.

Si un dysfonctionnement de la sueur est détecté par EZSCAN, il y a de fortes chances qu’il existe une lésion du système nerveux autonome périphérique. La cause doit être examinée par d’autres évaluations cliniques et un diagnostic précis confirmé par un test plus spécifique (mais moins sensible) avec des mesures basées sur le glucose (test à jeûne ou post charge, par exemple un test oral de tolérance au glucose, HGPO) ou HbA1C et le métabolisme des lipides.
 

Les mesures EZSCAN sont-elles reproductibles ?

La reproductibilité est critique pour tout test de dépistage. EZSCAN a été soumis à des tests de reproductibilité dans plusieurs études cliniques sur de vastes groupes de patients avec un coefficient de variation de 5 % pour la CES des pieds et de 10 % pour la CES des mains, ce qui est excellent pour un environnement in vivo. La reproductibilité entre les mesures effectuées avant et après un exercice est également excellente (voir ci-dessous).

L’analyse du flux des ions chlorures des glandes sudoripares lors de la stimulation par un courant comparativement élevé par rapport à un courant physiologique (entre 1 et 4 V vs mV) offre de meilleures informations par rapport aux méthodes basées sur le volume de sueur car les concentrations de chlorure ne changent pas avec la concentration de sueur (voir l’article par Quinton et al sur le site internet).

Notons que la reproductibilité d’EZSCAN est significativement meilleure que l’HbA1c ou les tests oraux de tolérance au glucose (l’HbA1C et l’OGTT ont un taux effectif de reproductibilité d’environ 20 %).

Pour plus d’informations sur la reproductibilité et la robustesse de ces tests, veuillez vous référer à l’article de P. Schwarz et al (publié dans le British Journal of Diabetes and Vascular Diseases).
 

Quels sont les effets des traitements ?

L’effet des traitements est un point essentiel et fait l’objet d’études.
Une étude préliminaire comparant un groupe réduit de patients, comparables de par leurs âges et IMC avec ou sans pioglitazone, a démontré que les patients recevant du pioglitazone avaient une ESC mesurée au niveau des pieds plus élevée mais une durée de diabète plus longue. Cette étude préliminaire sera étendue sur un groupe de patients plus important avec des mesures effectuées avant l’administration de pioglitazone et après trois ou six mois avec pioglitazone. Les effets d’autres traitements du diabète seront aussi testés.
Les petites fibres C innervant les glandes sudoripares sont des fibres sympathiques et reposent sur l’acétylcholine pour remplir les fonctions de neurotransmetteurs. L’effet d’un traitement pouvant agir sur le système nerveux sympathique (par ex. les bêta-bloquant n’étant pas spécifiques au cœur) n’a pas encore été testé. De même, l’effet des agents atropiniques n’a pas encore été testé. Ces agents sont connus pour réduire le taux de sueur et leur influence négative sur d’autres tests de fonctions sudomotrices tels que QSART (Quantitative Sudomotor Axon Reflex Testing) basé sur le taux de sueur, a été démontrée, à l’inverse d’EZSCAN qui ne dépend pas de la concentration de la sueur.

La température ambiante affecte-t-elle les résultats ?

Des tests cliniques effectués à différentes températures (changements de plus de 5° C) montrent que la variation de la température n’a pas d’effet sur les résultats des tests. Les mains et les pieds jouent un rôle négligeable dans la thermorégulation à cause de leur zone réduite, la concentration de la sueur dans ces zones est ainsi moins dépendante de la température que pour d’autres parties du corps. Le rôle de la sueur sur les mains et les pieds est d’augmenter la friction entre la peau et le substrat, d’augmenter la dureté de la peau et d’augmenter la sensibilité tactile.

En théorie, des températures extrêmement basses sur les électrodes pourraient entraîner de la vasoconstriction, dont les effets n’ont pas encore été étudiés.
En conséquence, évitez d’effectuer des mesures si les électrodes sont trop froides.
 

Quel est l'impact de l'exercice ?

Étant donnés les changements de la concentration de la sueur avec l’exercice, il était important d’évaluer les effets de l’exercice sur les tests EZSCAN. Des mesures ont été effectuées avant et après des niveaux d’exercice élevés sur plus de 100 sujets. Elles ont démontré un coefficient de variation de 13 % pour les mains et de 4 % pour les pieds entre deux mesures. Ces résultats confirment que les mesures EZSCAN effectuées ne dépendent pas de la concentration de la sueur.
 

Les résultats sont-ils influencés par le sexe ?

L’évaluation des fonctions sudorales utilisant d’autres tests tels que QSART a montré des mesures généralement plus faibles chez les femmes (en production de sueur) que chez les hommes. Ceci peut être expliqué par des concentrations de la sueur inférieures chez les femmes. Les mesures effectuées par EZSCAN ne dépendent pas de la concentration de sueur. Une étude effectuée sur plus de 500 femmes et plus de 200 hommes n’a pas révélé de différences considérables sur les mesures ESC sur les mains et les pieds. De futures études visant des groupes de populations plus étendues confirmeront ces conclusions.
 

L'appartenance ethnique joue-t-elle un rôle ?

La concentration de la sueur varie selon l’appartenance ethnique. Les mesures EZSCAN ne dépendent pas la concentration de la sueur. Les études effectuées en Inde, en Chine, en Allemagne, en France et dans d’autres pays européens ne montrent pas de différences sensibles sur les ESC mesurées au niveau des mains et des pieds chez les sujets asiatiques par rapport aux sujets européens. Des études plus approfondies seront nécessaires pour confirmer cette hypothèse.
 

Pourquoi et comment la tension artérielle affecte-t-elle les mesures EZSCAN ?

La tension artérielle influence la vascularisation locale. Des niveaux élevés chroniques de tension artérielle provoquent des lésions microvasculaires, affectant potentiellement les fonctions rénales. Les glandes sudoripares représentant des petits néphrons et des lésions comparables ont pu être observées dans les deux appareils. De plus, des niveaux élevés chroniques de tension artérielle sont un facteur de risque et ont un impact sur les fonctions sudorales, comme l’ont montré diverses méthodes (QSART, biopsies de la peau…) (voir l’article par Low et al).

Avec des niveaux élevés chroniques de tension artérielle, une diminution dans l’ESC est à prévoir, étant donnée la relation avec les dysfonctionnements de la sueur. Des niveaux aigus élevés de tension artérielle ne devraient pas avoir d’effets sur les mesures EZSCAN car EZSCAN ne dépend pas de la concentration de la sueur.
 

Quels bénéfices et applications supplémentaires EZSCAN présente-t-il (pour l'évaluation ou le suivi) ?

EZSCAN est une mesure objective, contrairement à l’usage de questionnaires qui dépendent de la compréhension des questions par le patient et de sa subjectivité. Les questionnaires doivent être adaptés afin de cibler la population dépistée. Le score de risque EZSCAN (classifié selon un code-couleur à risque/risque modéré/pas de risque) permet d’aider le patient et le médecin à visualiser les résultats.

EZSCAN est quantitatif, il peut donc être utilisé pour le suivi des sujets afin d’évaluer leur amélioration lorsqu’ils participent à un programme de prévention. EZSCAN fournit une interface utilisateur simple et accessible (par ex. en utilisant des classifications de couleur) pouvant constituer un outil utile – par exemple en affichant un changement amélioré dans le score de risque/état de santé pouvant être d’une grande motivation pour un patient subissant une intervention/un traitement.

Pour les patients participant à un programme de prévention, les outils habituels pour le suivi tels que le poids, la taille c’est-à-dire les seuls paramètres qui changeront dans un questionnaire nécessitent que le temps s’écoule, ce qui risque de diminuer la motivation du sujet.
 

Quels sont les paramètres utilisés pour calculer le score EZSCAN ?

Le score EZSCAN, calculé depuis les valeurs ESC mesurées au niveau des mains et des pieds, repose sur les paramètres suivants :
 

  • comparaison entre les modèles de main et de pied
  • données démographiques (âge et IMC)

L’algorithme a été développé et élaboré suite à plusieurs études cliniques et est constamment amélioré avec de nouvelles données.
 

Quelle est la durée de conservation des électrodes ?

Les électrodes sont faites en acier inoxydable avec un niveau élevé de nickel, elles sont ainsi plus résistantes aux influences corrosives. La durée de conservation dépend de leur fréquence d’utilisation et de la qualité du nettoyage. Le nettoyage doit être effectué après chaque patient en utilisant le produit de nettoyage ANIOS correctement. Ce nettoyage est nécessaire afin de respecter l’hygiène et les normes de sécurité et arrêter le processus de corrosion initié par la réaction électrochimique.

Dans un hôpital français où EZSCAN a connu une utilisation modérée, les électrodes fonctionnent toujours et de manière satisfaisante, même après cinq ans.
Une vaste étude a lieu aux Pays-Bas avec plus de 15 000 personnes testées avec 4 dispositifs (les électrodes sont encore en service).